Une fusion des cultures bancaires impossible sans nouvelle structure !
Après la stupeur et la colère qui nous ont submergées à l’annonce de la fusion par voie de presse le 22 septembre au soir et ses destructions d’emplois par milliers et des conséquences dramatiques que cela aura sur des bassins d’emploi fragiles, qu’en est-il ?
De nouvelle banque il n’y aura pas !
Au-delà des éléments de langage marketing et managériaux, il s’agit d’une véritable fusion absorption. Pas de nouvelle banque. Le Crédit du Nord va disparaître et son réseau (ce qu’il en restera) absorbé. Donc la SG, Monsieur Proto en tête, a commencé par nous mentir faisant croire à une nouvelle structure. Pour instaurer un climat de confiance, ça commence bien… A nouveau, c’est une logique strictement boursière qui s’impose. Plutôt que de créer une banque efficace, Frédéric Oudéa préfère construire des murailles anti-OPA. Qui ne serviront probablement à rien…
Un projet très inquiétant économiquement !
Parce que, justement, pour créer un véritable projet « industriel » et insuffler la culture client du Groupe CdN à SGBDDF -tout en prenant bien sûr leurs nombreux atouts- il eut fallu une structure capitalistique séparée de Société Générale Personne Morale (SGPM). Diluer le groupe Crédit du Nord dans ce mastodonte (50 000 personnes incluant le réseau, la Banque Privée, la BFI…), va lui faire perdre ses valeurs et sa valeur.
Pourquoi sommes-nous si inquiets ?
- Les groupes de travail diligentés pour l’étude sur la fusion sont pilotés uniquement par la SG sur les sujets régaliens (Juridique, réglementaire, RH, relations sociales…). Le message est clair : pas de construction commune sur ces sujets.
- Pour les groupes « business », au vu du rapport de force déséquilibré, c’est forcément la SG ou son approche bancaire qui va s’imposer.
- Une culture d’entreprise se construit dans des structures équilibrées. Là, les structures pyramidales, en silos, organisées par filières très autonomes vont s’imposer. Elles sont antinomiques avec l’approche du CDN.
- Par conséquent, c’est la fin du « sur mesure », c’est la fin de l’efficacité opérationnelle et décisionnelle. Les départs de clients seront donc plus importants et la perte de PNB induite aussi. Quant à leur satisfaction…
- Les moyens notamment en formation, en acquisition d’expertise pour avoir une approche clients seront-ils au rendez-vous dans un climat d’obsession de baisse des coûts ?
- La valeur des marques du Groupe CDN tant sur les territoires historiques du Crédit du Nord que pour les Banques Régionales va disparaître. On n’est pas client de la banque Rhône Alpes, Kolb, Laydernier, Nuger, Courtois, Tarneaud ou de la Société Marseillaise de Crédit par hasard.
- …
Le seul point positif avec les savoir-faire sur la grande entreprise sera, on l’espère, un outil informatique qui fonctionne correctement.
Un projet inquiétant socialement !
D’une part, les premières estimations de la CFDT en termes de suppressions de postes (entre 2500 et 5000) n’ont pas été démenties, ni par le Groupe Crédit du Nord ni par la SocGen.
D’autre part, il sera extrêmement difficile de préserver les avantages des salariés du Groupe CDN. En effet, chaque demande de maintien se traduira par son application à tous les salariés SG pas uniquement ceux de la banque de détail soit près de 50 000 personnes. La Société Générale acceptera-t-elle de préserver notre niveau d’intéressement trois fois supérieurs au leur (en moyenne 1 300 € les bonnes années) !?! Même les esprits les plus béats ne peuvent qu’en douter.
La seule solution aurait été la filialisation des réseaux (ou une absorption inversée)
Ces éléments nous amènent à douter sérieusement de l’objectif du projet. Quant à sa réalisation, ces faits sont suffisamment préoccupants pour nuire à l’économie du projet et, au final, à la santé du groupe (CDN comme SG) et à l’avenir de ses salariés.
« Cher actionnaire », donnez des garanties immédiatement !
Sans de très fortes garanties tant sur les aspects économiques, organisationnels que sociaux du projet, il y aura une hémorragie de salariés, des situations de stress invivables…
Par ailleurs, ce projet se mettra en place dans deux ans. Cette période de transition sera très risquée si les salariés ne sont pas confiants.
La CFDT mobilisée dans tout le groupe Crédit du Nord !
A ce stade, toutes les options sont sur la table pour bloquer ou améliorer largement le futur projet tant au niveau de l’entreprise qu’en sollicitant des tiers.
Il reste encore quelques mois pour tenter de stopper ce projet ou a minima de le rendre crédible pour les salariés tant du Groupe Crédit du Nord que de la Société Générale.
En lien avec la CFDT Société Générale qui doute aussi du projet
La CFDT Crédit du Nord, Banque Courtois, Banque Kolb, Banque Laydernier, Banque Nuger, Banque Rhône-Alpes, Banque Tarneaud et Société Marseillaise de Crédit travaillent main dans la main pour représenter les intérêts des salariés de l’ensemble du Groupe.
Sollicitez-nous pour vos questions, témoignages…